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cocher de l’attendre, vers dix heures et demie, à l’angle de la rue Saint-Jacques, où il demeurait.

Tout cela terminé, il s’en fut dîner au restaurant où il prenait ordinairement ses repas, et il comprit, à la façon dont l’accueillirent les personnes de sa connaissance qu’il y rencontra, que sa querelle avec M. Rumigny était restée secrète.

Rassuré sur ce premier point, il rentra chez lui, ainsi qu’il avait d’ailleurs l’habitude de le faire lorsqu’il n’allait pas dans le monde, car son existence était d’une régularité et d’une sagesse exemplaires.

Pendant ce temps-là, avec un calme et une fermeté qui eussent bien étonné ceux qui la connaissaient, Marguerite se préparait également à partir.

Elle avait eu le courage de s’asseoir à table en face de son père ; mais, soit qu’il fût honteux de sa conduite ou que tout simplement il craignît une scène nouvelle, le vieillard lui adressa à peine la parole. Lorsqu’elle se leva pour se retirer, il n’osa lui demander de l’embrasser.

Vers dix heures, elle dit à sa femme de chambre qu’elle désirait dormir, et, une fois seule, elle enferma dans un petit coffret ses lettres, le portrait de sa mère, ses bijoux et son argent.