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supplia sa femme de chambre de les faire parvenir immédiatement à M. Balterini.

Cette femme lui était toute dévouée, elle savait que la commission dont elle la chargeait serait exactement faite.

Elle ne craignait qu’une seule chose, c’est que Robert ne fût pas rentré chez lui.

Elle se trompait. Peu soucieux de se montrer dans l’état d’exaltation où l’avait mis la scène que nous venons de raconter, le jeune homme s’était hâté de s’enfermer dans son appartement, pour songer au parti qu’il devait prendre.

Lorsque l’envoyée de Mlle Rumigny lui remit sa lettre, Balterini était encore pâle, mais parfaitement calme.

Cette lettre n’avait que quelques lignes.

« Robert, disait Marguerite, vous voulez la vie de mon père pour venger l’outrage dont vous avez été la victime ; oubliez, pardonnez ; je vous donne ma vie tout entière en échange. Où doit vous rejoindre votre femme ? »

À la lecture de ce billet dans lequel la généreuse enfant avait mis toute son âme, l’étranger tressaillit de joie et d’orgueil.

Après avoir réfléchi un instant, il écrivit rapidement quelques mots qu’il remit à la femme de chambre. Ainsi que Mlle Rumigny, il avait éprouvé