Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/222

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Que venez-vous faire ici ? s’écria-t-il en s’avançant vers l’Italien malgré les efforts de Marguerite, qui l’avait saisi par le bras.

Surpris de cet accueil, auquel il s’attendait si peu, le jeune homme s’arrêta, interrogeant du regard M. Rumigny et sa fille.

La physionomie bouleversée du vieillard et les yeux rouges de son enfant lui disaient bien qu’il venait de se passer entre eux quelque scène violente, mais il ne comprenait pas encore pourquoi il lui était fait une aussi grossière réception.

— C’est bien à vous que je parle, reprit le vieux dilettante avec un geste de menace. Ah ! vous avez cru qu’il ne s’agissait que d’entrer dans cette maison pour y faire votre métier de séducteur ! Vous avez compté sans moi. Allez-vous-en, je vous chasse !

— Monsieur ! s’écria Balterini indigné et comprenant tout enfin.

— Oui, je vous chasse ; entendez-vous, monsieur… Romello ! répéta M. Rumigny en appuyant intentionnellement sur le véritable nom du jeune homme.

— Oh ! mon père ! mon père ! gémit Marguerite.

— Laissez, mademoiselle, dit Robert ; par amour et respect pour vous, je saurai supporter