pondit le vieux garçon de ce ton sournois qui lui était particulier.
— Un devoir ?
— Oui.
— Je ne te comprends pas.
— Je vais m’expliquer. Il y a quelques mois, je vous ai demandé la main de Marguerite.
— Tu sais que je ne suis pour rien dans son refus.
— Je le sais ; vous m’avez même dit, pour me consoler, que vous n’imposeriez jamais un mari à votre fille.
— C’est vrai ! Je n’ai pas changé d’avis.
— Eh bien ! ma chère cousine, si je ne me trompe pas, est en train de se choisir elle-même un mari.
— Ah ! bah ! Et qui donc ?
M. Rumigny avait prononcé ces mots d’une voix ironique, mais le coup n’en avait pas moins porté, car le sang lui était monté au visage.
— Vous comprenez, mon cher oncle, poursuivit impitoyablement Adolphe Morin, que c’était fatal. Votre fille est jeune, jolie ; il serait bien étonnant de la voir tous les jours sans l’aimer.
— Va donc ! De qui parles-tu ?
— De qui voulez-vous que je parle, si ce n’est