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mois auparavant ; mais, comme c’était un honnête homme, incapable d’abuser de la confiance que lui témoignait le père de Marguerite, il résolut d’avoir avec la jeune fille un entretien de nature à décider de leur avenir à tous deux.

Un matin, alors que M. Rumigny les avait laissés seuls, dans ce même salon où ils s’étaient vus pour la première fois, Balterini jeta sur celle qu’il aimait un regard qui la fit tressaillir, et quittant brusquement le piano où il était assis, il s’avança vers elle.

Pressentant qu’il allait se passer entre elle et l’étranger quelque chose de grave, Marguerite pâlit et fut obligée de s’appuyer contre un meuble.

— Mademoiselle, dit le jeune homme en lui prenant les deux mains, ne pensez-vous pas que, dans la situation particulière où nous nous trouvons, il nous faut plus de courage, d’énergie et de franchise qu’à bien d’autres ? Je vous aime de toutes les forces de mon âme ; peut-être m’aimez-vous un peu vous-même.

La jeune fille ne répondit qu’en fermant les yeux et en pressant les mains qui renfermaient les siennes.

Balterini poursuivit :

— Où nous conduira cet amour si nous n’unissons pas nos efforts pour triompher des obstacles