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ment, je l’espère du moins, n’accordera pas mon extradition, dans le cas où elle lui serait demandée. Cependant, comme il faut tout prévoir, même l’impossible, j’ai changé de nom. Je m’appelle Romello. Pour vous seul, je suis Balterini.

— Pour moi seul, croyez-le bien, s’empressa d’affirmer M. Rumigny, qui n’était pas fâché de voir de près un conspirateur.

Un peu frondeur comme tout bourgeois de bonne race, il ne lui déplaisait pas de protéger une victime du pouvoir, surtout lorsque, comme dans la circonstance présente, ce pouvoir était étranger et qu’il pouvait accorder sa protection sans courir aucun risque.

— À Marseille, reprit celui que nous continuerons à nommer Balterini, j’ai reçu une lettre dans laquelle votre ami Alberti me disait de me rendre dans votre ville, où grâce à vous, à qui il me recommandait, je trouverais certainement l’emploi du quelque talent que je dois à mon illustre maître. Voilà toute mon histoire, monsieur ; puis-je toujours compter sur votre bienveillance ?

— Si vous pouvez y compter ? s’écria M. Rumigny enthousiasmé du rôle qu’il allait jouer, plus que jamais ! Ma fille et moi serons vos premiers élèves. J’ai quelque influence ici. Dès qu’il