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Balterini était à cette époque un beau garçon d’une trentaine d’années, mince, élancé, avec de beaux yeux bruns, un front intelligent et une superbe chevelure noire.

Sa bouche était fine, spirituelle, bien qu’un sourire un peu triste y parût stéréotypé.

C’était en un mot le type napolitain pur, dans sa forme à la fois élégante et robuste.

Profondément touché de l’accueil du vieillard, il prit place auprès de lui et lui exprima, en excellent français, quoiqu’il le parlât avec un léger accent, toute sa gratitude pour une aussi flatteuse réception.

Ils causèrent d’abord d’Alberti, de ses œuvres nouvelles, du mouvement musical en Italie, puis M. Rumigny, dont la discrétion n’était pas la qualité première, questionna le jeune homme sur ses projets.

— Monsieur, lui répondit avec franchise l’Italien, je m’aperçois que mon maître et ami vous en a écrit bien peu sur mon compte et que vous ignorez qui je suis.

L’ex-négociant fit un geste pour l’interrompre.

— Non, je vous prie, laissez-moi tout vous dire, poursuivit Balterini ; je tiens à ce que vous me connaissiez bien. Si, ensuite, vous me jugez