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l’arrivée du jeune maestro, M. Rumigny l’annonça à tous ses amis et à sa fille.

Mais Marguerite était dans une situation d’esprit qui ne lui permettait pas de se faire joie de quoi que ce fût. Son unique souci était d’éviter autant que possible son cousin, car M. Adolphe Morin avait repris courage. Il fatiguait même si bien la jeune fille de ses prévenances et de ses airs langoureux, que l’indifférence de Mlle Rumigny pour son adorateur se transformait tout doucement en haine et en dégoût.

Elle accueillit donc avec une grande froideur la nouvelle que son père lui communiqua avec tant d’orgueil, et, huit jours plus tard, lorsque, se trouvant avec M. Rumigny dans le salon, on annonça M. Balterini, Marguerite s’empressa de disparaître malgré les airs furibonds du vaniteux bourgeois.

Quant à lui, il s’élança aussi rapidement que le lui permettaient ses soixante ans au-devant de l’Italien, et, lui tendant les deux mains, il s’écria :

— L’élève du célèbre Alberti est le bienvenu chez son humble confrère !

Puis, faisant doucement violence à l’étranger, il le contraignit à s’asseoir près de lui sur un divan.