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« Forcé de quitter l’Italie pour des motifs qu’il ne m’est pas permis de vous faire connaître, mais il vous les dira, il est venu me demander conseil et protection.

« J’ai pensé ne pouvoir mieux faire que de vous l’adresser ; faites pour lui ce que vous feriez pour mon fils, je vous en serai tout reconnaissant. Balterini ne sera pas de vos amis depuis un mois seulement que c’est vous qui me direz : merci.

« Je mets la dernière main au concerto que je veux vous dédier ; vous en recevrez bientôt la copie, et, comme je compte aller en France dans quelques mois, nous l’exécuterons ensemble.

« Toujours tout à vous,

« Alberti. »


Ce nom était celui d’un musicien dont l’Italie acclamait les œuvres et que la France commençait à connaître. M. Rumigny s’était lié avec lui pendant un voyage qu’il avait fait de l’autre côté des Alpes, quelques années auparavant, et il était resté en correspondance avec lui.

Rien ne pouvait flatter davantage le bourgeois mélomane que l’épître louangeuse du grand artiste ; il se hâta de lui répondre que sa maison deviendrait celle de son protégé, et, en attendant