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patience, avide de possession, il s’était décidé à parler à son oncle de ses projets matrimoniaux.

Par extraordinaire, ce jour-là, le vieillard n’était pas trop mal disposé ; il accueillit sans mauvaise humeur les ouvertures de son neveu, — ce n’était pas d’ailleurs un de ces gendres qui l’épouvantaient, — et convaincu, de plus, que sa fille n’en voudrait pas, il fit le bonhomme et lui répondit qu’il était nécessaire, avant de prendre quelque décision que ce fût, de consulter son enfant.

Nous savons comment il avait manœuvré et quel avait été le résultat de sa proposition.

M. Morin, qui avait accepté comme argent comptant les promesses de M. Rumigny ; qui, dans sa fatuité, pensait qu’il n’existait d’autre obstacle, entre celle qu’il aimait et lui, que la volonté paternelle, M. Morin fut stupéfait de la déclaration si nette et si franche de la jeune fille, et il allait sans doute se lancer dans mille protestations et récriminations, lorsque Marguerite, prévoyant le danger, prit les devants en lui disant :

— Vous vous trompez, mon cousin, je n’ai pas un tel orgueil que je ne sois sincèrement flattée de votre recherche, et je vous jure qu’il n’est qu’une raison à mon refus : Je désire ne pas me marier. Or, comme c’est là de ma part une réso-