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que, quelques instants après la scène que nous venons de raconter, il arrivait chez son oncle, un bouquet à la main, en séducteur et en vainqueur.

— Monsieur et mademoiselle sont encore à table, lui dit le domestique qui avait ouvert la porte.

— Tant mieux ! fit le vieux garçon en souriant ; je vais les surprendre.

Et traversant le vestibule, il entra dans la salle à manger, où Marguerite était seule et toujours en proie à l’émotion que lui avait causée son entretien avec son père.

En apercevant son cousin, la jeune fille essuya vivement ses yeux et, peu soucieuse du tête-à-tête dont elle était menacée, elle lui dit vivement en se levant :

— Mon père vient de me quitter ; il doit être au jardin ; allons le rejoindre.

— Ne vous a-t-il rien dit ce matin à mon sujet, ma charmante cousine ? demanda M. Morin en offrant assez gauchement son bouquet.

— Oui, mon père m’a fait part de votre demande, qui me flatte beaucoup ; il vous répondra lui-même, venez.

Elle s’était dirigée vers la porte de la salle.

— Puis-je au moins espérer ? fit le prétendant