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peu tard, à être un exécutant d’une certaine valeur.

Il jouait du violon de façon à faire très-convenablement sa partie dans un quatuor, il déchiffrait convenablement au piano, et il avait si bien lu et retenu tous les ouvrages concernant la musique et les maîtres, depuis les Dialogues, de Galilei, le père du grand philosophe, jusqu’à l’Histoire de la musique, de Martini, que, sur ce sujet, sa conversation était vraiment intéressante.

On conçoit aisément, le caractère de notre personnage étant connu, qu’il avait poussé les choses à l’excès. De simple amateur il était devenu mélomane ; puis il s’était attaché à une école, l’école italienne, et il ne quittait Palestrina, Pergolèse ou Cimarosa que pour s’occuper de Marguerite.

Car M. Rumigny aimait sincèrement sa fille, mais comme il aimait toutes choses : pour lui-même, en raison directe des satisfactions qu’il y trouvait. Il était plus jaloux des compliments et des soins de son enfant que ne l’eût été l’amant le plus ombrageux.

Marguerite devait être heureuse, complètement heureuse dans cette maison où tout vivait par son père et pour lui. Aussi, lorsqu’un des parents ou