Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Puis ses souvenirs de jeune fille lui montaient au cerveau, pressés, vertigineux. Elle se rappelait son enfance si paisible, son roman d’amour, sa fuite de la maison paternelle, ce petit appartement de la rue Marlot, d’où elle s’était échappée pour mourir, et cet homme mystérieux qui l’avait arrachée à l’abîme, et elle fondait en larmes.

Cela dura longtemps, jusqu’à ce que, brisée au moral et au physique, elle finit par succomber à la fatigue et s’endormir d’un sommeil pesant, plein d’hallucinations et de vertiges.

Il y avait à peu près une heure que Marguerite reposait, si ce sommeil peut être appelé repos, lorsque, réveillée tout à coup par un bruit étrange, inattendu, inexplicable pour elle, et frappée au visage par un brusque rayon de lumière rougeâtre, qui parut à son esprit affaibli l’œil enflammé d’un monstre vengeur, elle se dressa à demi, étendit les bras pour éloigner l’horrible vision et, poussant un cri terrible, retomba inanimée.

C’était la surveillante de ronde, qui, pressée de terminer son service et ne sachant pas d’ailleurs qui se trouvait dans la cellule n° 7, en avait ouvert bruyamment le guichet pour projeter la lumière de son fanal à l’intérieur, afin de voir si tout s’y passait selon les règlements.