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rousse. Puis une petite table fichée à la muraille, une chaise de paille retenue à la table par une chaîne en fer, et au pied du lit, mal dissimulé dans son cube de bois, un récipient inutile à nommer.

— Vous allez me laisser ici toute seule ? gémit Mlle Rumigny, comprenant enfin qu’on l’avait arrêtée et conduite en prison. Pourquoi, mon Dieu ? Qu’ai-je fait ? Est-il donc défendu de vouloir mourir ?

— Voyons, calmez-vous, lui répondit doucement la religieuse ; donnez à boire à votre enfant, faites votre prière et dormez. Je ne puis vous allumer le gaz, on répare les tuyaux, mais je ne viendrai prendre le fanal que lorsque vous serez couchée.

Car les cellules sont éclairées au gaz, afin de pouvoir ne pas laisser dans l’obscurité les prisonniers malades ou ceux qui doivent être surveillés.

— Oh ! je vous en prie, supplia la malheureuse, ne m’abandonnez pas ; j’ai peur ! Je n’ai jamais fait de mal, je vous le jure ! Seigneur, ayez pitié de moi !

La pauvre femme s’était jetée à genoux, et pendant que d’une main elle pressait contre elle sa fille qui pleurait, elle s’accrochait de l’autre