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aux mêmes résultats : à l’aveu d’une faute qui n’a pas été commise !

Est-ce qu’il est possible d’oublier cette malheureuse femme qui, mise au secret à Douai sous la prévention d’infanticide, se reconnut coupable de ce crime ?

À sa solitude, à son cachot, elle préféra tout : la cour d’assises et la maison centrale. Trois mois plus tard, c’est-à-dire six mois après l’époque où, selon l’accusation, elle avait tué son enfant, elle accouchait à terme.

L’emprisonnement préventif de cette femme n’avait cependant duré que trois mois.

Et lorsque les prévenus sont condamnés à ce supplice, pendant six mois, pendant une année entière, comme nous l’avons vu souvent dans ces derniers temps, à propos d’opérations financières que la loi avait le devoir de réprimer et de punir ! Et quand le prévenu est déclaré innocent, après quatorze mois de prévention, comme le fait s’est produit à l’égard d’un ancien fonctionnaire de l’Empire, dont les témoins à charge cités par l’accusation ont été les plus ardents défenseurs !

Quel dédommagement les tribunaux accordent-ils à celui qui a été la victime d’une aussi déplorable erreur ? Aucun ! La loi ne les y autorise pas.