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Ce n’était pas encore la prison, mais c’en était bien l’antichambre.

C’était la Permanence, bureau qu’on nomme ainsi parce que, nuit et jour, on y trouve un greffier et son secrétaire.

Les auxiliaires de la justice ne doivent pas chômer plus que ne le fait le crime. Des arrestations pouvant avoir lieu à toute heure, il faut qu’à toute heure la prison puisse s’ouvrir.

Or, c’est par la Permanence que passent tous ceux que le Dépôt doit recevoir et garder jusqu’à ce que la préfecture de police ou le parquet aient statué sur leur sort.

Tout naturellement, il y a pour ce service deux greffiers et deux secrétaires, qui se relèvent de vingt-quatre heures en vingt-quatre heures.

Au bruit des pas des arrivants, l’employé de veille qui sommeillait accoudé sur un des pupitres leva la tête et tendit machinalement la main.

Picot lui remit, déplié, le mandat d’arrêt dont M. Meslin lui avait confié l’exécution, peu d’instants après l’avoir reçu lui-même de M. de Fourmel.

— Votre nom ? demanda sèchement le greffier à la jeune femme, tout en parcourant d’un œil à demi fermé le mandat.