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enlevé un oiseau, il gravissait en courant la rampe du quai.

Picot le suivit, fort ennuyé de son singulier fardeau ; il ramassa en passant le vêtement dont William Dow s’était débarrassé pour se jeter à l’eau, et ils arrivèrent ainsi, l’un suivant l’autre, jusqu’à la boutique du débitant où se désaltéraient de nombreux clients.

L’apparition de William Dow et de l’agent causa dans l’établissement, on le comprend, une stupéfaction générale. Ce furent aussitôt des hélas ! et d’interminables questions ; mais l’Américain, sans s’en inquiéter et surtout sans répondre, dit à une femme qui se trouvait auprès du comptoir :

— Permettez-moi, madame, de porter cette malheureuse dans votre chambre et soyez assez complaisante pour y allumer du feu.

Avec cette bonté native dont sont doués les gens du peuple, cette femme, qui était la maîtresse de la maison, s’empressa de s’écrier :

— Je crois bien, monsieur, venez vite ! Pauvre créature !

Et montrant le chemin à ses visiteurs inattendus, elle les introduisit dans l’arrière-boutique, où se trouvait un grand lit et où flambait un bon feu, bien qu’on fût déjà au milieu d’avril. Mais