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si je pourrais être de nouveau maître de ma colère et de mon ressentiment.

« Ah ! qu’il faut que je t’aime, Marguerite, pour arrêter ma plume et imposer silence à ma fureur ! Dire que d’un mot cet homme pourrait nous rendre heureux, et qu’il nous sépare. Dire que, si je ne trouve pas le moyen de rester ici sans danger ou de le rejoindre, je vais te quitter pendant de longs mois, parce qu’il plaît à M. Rumigny de ne pas me trouver digne de son alliance. Un seul sentiment égale mon amour pour toi, c’est ma haine pour lui. Que Dieu lui pardonne ; moi je me souviendrai toujours !


M. de Fourmel avait lu avec le plus grand soin cette correspondance, où rien ne lui démontrait la culpabilité de Balterini, lorsque arrivé au milieu d’une dernière lettre, il tomba sur ces phrases qui changèrent subitement ses soupçons en certitude :

« Oh ! certainement, ma chère bien-aimée, écrivait l’Italien, je profiterai une de ces nuits prochaines du moyen que tu m’indiques pour arriver jusqu’à toi sans être vu de personne. Quelle heureuse idée tu as eue de me faire part de ce signal entre M. Tissot et tes concierges ! J’aurai soin d’arriver le soir et de descendre