« Adieu, mon père ! Lorsque vous recevrez cette lettre, celle que vous appeliez votre petite Margot ne sera plus. Encore une fois, pardonnez-lui. »
Çà et là, les caractères de cette lettre étaient à demi effacés par les larmes.
Elle portait en tête la date du 5 février ; elle avait donc été écrite une vingtaine de jours avant les couches de la jeune femme et près d’un mois avant la mort violente de celui auquel elle était adressée.
Les autres lettres étaient toutes de la même main et se terminaient d’ailleurs par la même signature : Robert. Il y en avait une trentaine qui se succédaient de jour en jour, depuis le 18 octobre de l’année précédente.
Il était bien facile d’en conclure que c’était à cette époque que la séparation des deux amants avait eu lieu au Havre, d’où Mlle Rumigny était revenue seule, pour s’installer à Paris, grâce à la recommandation du curé de la paroisse de Saint-Denis.
Malheureusement pour la justice, ce vénérable prêtre, l’abbé Mouriez, était mort depuis déjà trois mois.
Pendant que sa maîtresse retournait à Paris, qu’avait fait Balterini ? Sa correspondance laissait