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dait à chaque instant pour s’assurer qu’elle ne manquait de rien.

Le sixième jour de sa délivrance, le 3 mars 18.., Mme Bernard fut atteinte d’une fièvre de lait assez intense, et Mme Bernier ne voulut se coucher qu’après avoir rendu une dernière visite à la malade. Lorsqu’elle eut fermé la porte de la maison, elle ne s’endormit peut-être qu’en regrettant de n’avoir pas, elle aussi, quelque bel enfant frais et rose à nourrir.

Le lendemain matin, au point du jour, la bonne femme venait de se lever, car elle était toujours debout la première, et elle avait ouvert pour le laitier dont c’était l’heure, quand elle entendit tout à coup pousser au second étage un cri perçant.

Reconnaissant la voix de Mme Chapuzi, elle se hâta de gravir l’escalier, mais en arrivant sur le palier, elle recula d’horreur.

Appuyée contre le chambranle de sa porte ouverte et ne pouvant plus prononcer une parole, la vieille rentière lui montrait d’une main tremblante un homme renversé sur les premières marches de l’escalier du troisième étage et baigné dans son sang.

— Bernier ! capitaine ! appela la concierge de toutes ses forces et sans oser faire un pas de plus.