Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

postes. Pour toute autre personne, il n’y a même là ni crime ni délit.

M. de Fourmel était donc fort embarrassé ; car, s’il avait les défauts de caractère et d’orgueil que nous avons signalés, c’était un honnête homme, un magistrat intègre dans toute l’acception du mot, et il n’ignorait pas la barrière fragile mais infranchissable que lui opposait Marguerite.

— Fort bien ! mademoiselle, lui dit-il séchement, vous pouvez vous refuser à me laisser lire ces lettres, mais vous comprenez bien que je suis libre d’interpréter votre refus. C’est qu’il y a là, sous ces cachets, les preuves du crime dont j’ai mission de rechercher les coupables et leurs complices. Or, vous m’avez avoué que ces lettres étaient de Balterini et vous étaient adressées.

À la conclusion qu’elle entrevoyait, Marguerite se leva brusquement, pâle, tremblante, et, se précipitant vers le juge d’instruction, elle lui arracha plutôt qu’elle ne lui prit les paquets de lettres, déchira les enveloppes qui les contenaient et, les jetant sur la table, s’écria :

— Tenez, monsieur, lisez, lisez-les toutes ! Oh ! pas devant moi !

— Je vous remercie, mademoiselle, dit M. de Fourmel en réunissant les papiers ; j’emporte ces lettres, mais j’en remets la lecture à un autre mo-