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blaient en laissant échapper des mots inarticulés ; de grosses larmes coulaient sur ses joues amaigries ; les sanglots l’étouffaient.

La concierge avait placé doucement sur son lit l’enfant qui dormait.

M. de Fourmel, calme et grave, prenait sur un carnet des notes au crayon, en jetant de temps en temps un regard d’acier sur Mme Bernard.

Les Bernier n’osaient prononcer un mot.

Ce silence terrible durait déjà depuis quelques instants lorsque M. de Fourmel donna à voix basse un ordre au vieux soldat, qu’il avait attiré sur le seuil de sa loge.

Le brave homme sortit en fermant la porte de la maison derrière lui.

Mme Bernard revenait lentement à elle.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux et reconnut celui qui venait de lui faire l’épouvantable révélation de l’assassinat de son père, elle comprit qu’elle n’était pas le jouet d’un rêve, mais la victime d’une horrible réalité.

Le magistrat lui laissa encore quelques instants pour se remettre, puis il s’approcha d’elle.

Elle le vit venir avec épouvante.

— Alors, vous êtes Mlle Marguerite Rumigny ?

— Oui, monsieur, murmura-t-elle en voilant