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dans les cartons du parquet, et dont la solution est confiée à l’avenir.

Aussi, tout en admettant le départ et, par conséquent, l’innocence de Balterini, se plaisait-il à s’arrêter parfois à cette seconde hypothèse que le ravisseur de Mlle Rumigny n’avait pas quitté la France et qu’il se cachait dans quelque département éloigné. Peut-être même était-il resté tout simplement à Paris, la ville où, plus sûrement que partout ailleurs, les malfaiteurs trouvent asile.

La jeune fille n’avait emporté que quelques vêtements, ses bijoux et peut-être un millier de francs qu’elle tenait de son père ; Balterini ne possédait pas de grandes économies ; il ne pourrait donc demeurer longtemps oisif, et comme son talent de musicien était sa seule ressource, il serait bien forcé un jour ou l’autre de s’en servir.

Voilà ce qu’avait pensé M. de Fourmel pour se consoler un peu de son premier insuccès, et il n’avait épargné aucune des mesures utiles pour découvrir tôt ou tard l’amant de Mlle Rumigny. Les agents de la sûreté parcouraient, à Paris et en province, les bals, les théâtres, les cafés-concerts, tous les établissements enfin où l’Italien pouvait avoir trouvé un emploi.

Pendant ce temps-là, maître Picot filait toujours William Dow, mais en pure perte : aucune des