Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

partis l’un et l’autre, ou l’un ou l’autre ? Il était impossible d’en avoir la certitude.

Et cependant, il s’agissait de deux étrangers, qui, jeunes et beaux tous les deux, n’auraient pu passer inaperçus, même au milieu de la population flottante du Havre, s’ils étaient restés quelque temps dans cette ville.

M. de Fourmel était donc convaincu qu’ils avaient pris passage séparément à bord de quelque navire.

Leur recherche devenait alors des plus difficiles et il fallait s’armer de patience, car c’était seulement en s’adressant à nos consuls d’outre-mer qu’on pouvait espérer les découvrir quelque jour, dans trois ou quatre mois, peut-être plus tardivement encore.

De plus, cette supposition du départ de Balterini au mois d’octobre ne permettait plus de voir en lui l’assassin de M. Rumigny, et pendant tout ce temps que les démarches à l’étranger allaient exiger, le meurtrier aurait cent fois le loisir de disparaître et de devenir introuvable.

M. de Fourmel était donc fort tourmenté, et son amour-propre souffrait cruellement à cette pensée qu’il lui faudrait ; peut-être bientôt mettre l’affaire dont il était chargé au rang de celles qui dorment