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allait fournir à M. de Fourmel des renseignements précieux.

La première visite de ce neveu de M. Rumigny avait été pour le juge d’instruction. Il n’avait pas même attendu que celui-ci l’invitât à passer à son cabinet, et ses explications confirmèrent le magistrat dans sa conviction que Balterini était bien l’assassin du vieillard.

Elles firent plus encore, elles lui permirent de soupçonner la complicité de la jeune fille, M. Morin lui ayant raconté que Marguerite et son père vivaient depuis longtemps en profond désaccord, et que souvent M. Rumigny s’était plaint avec amertume du peu d’égards et du peu d’affection de son enfant.

Plus d’un an avant le tragique événement, la jeune fille était déjà devenue sombre, acariâtre. L’exaltation dont elle avait donné maintes preuves dans sa jeunesse s’était accrue. Elle restait enfermée chez elle des journées entières, refusant de voir les amis de son père, de sortir avec lui, et repoussant obstinément tous les partis qui lui étaient offerts.

Quant à l’Italien, M. Morin n’avait pas vu sans appréhension son entrée dans la maison de M. Rumigny ; il avait signalé respectueusement à son oncle le danger que présentait cette intimité pour