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mansardé, la moitié en était louée à un employé ambulant des postes, M. Tissot, qui ne couchait chez lui que deux ou trois fois par semaine. L’autre moitié servait de grenier au ménage Bernier.

M. Tissot était le seul locataire pour lequel la porte s’ouvrît à tous moments de la nuit, car ses heures de rentrée étaient forcément irrégulières.

Aussi avait-il une façon particulière de se faire reconnaître de ses concierges, afin que ceux-ci ne pussent être induits en erreur par quelque polisson du quartier. Il sonnait lentement trois coups, et frappait en même temps deux fois au volet de la loge.

M. et Mme Bernier savaient ainsi toujours à qui ils avaient affaire, et l’un ou l’autre, au signal convenu, tirait le cordon, sans s’inquiéter davantage de celui qui rentrait, certains qu’ils étaient d’avance de son identité.

Un seul escalier, on le comprend, desservait toute la maison. Il commençait au fond du couloir, à droite, en avant de la porte vitrée d’une cour intérieure de dix mètres carrés, où le soleil ne pénétrait jamais, grâce a l’élévation des constructions voisines, qui n’avaient sur le no 13 que les jours de souffrance légalement autorisés, et cet escalier grimpait, raide et tortueux, du rez-