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mois, enlevée, dit-on à cette époque, par un certain Balterini, musicien italien que son père avait eu l’imprudence d’introduire chez lui comme maître de chant.

« M. Rumigny a toujours nié le fait et toujours affirmé que, le climat du Midi ayant été ordonné à sa fille Marguerite, celle-ci habitait aux environs de Florence avec une vieille parente. Personne ne croit à ce récit, le départ de ce Balterini, qui était à Reims depuis trois mois, ayant coïncidé avec la disparition de Mlle Rumigny.

« Le père ne porta pas plainte ; Mlle Rumigny avait vingt ans, la police n’eut donc pas à s’occuper de cette affaire ; mais depuis cette époque, M. Rumigny avait beaucoup changé. D’un caractère irascible et violent avant cet événement, il devint sombre et farouche. Il cessa de voir ses amis, ne prononça plus jamais le nom de sa fille, et, il y a un mois à peu près, il quitta brusquement la ville sans prévenir personne de son départ ni de ses projets.

« M. Rumigny n’a ici qu’un seul parent rapproché ; c’est M. Adolphe Morin, son neveu, fils d’une sœur plus âgée d’un assez grand nombre d’années, car M. Morin approche de la cinquantaine. Il avait été question d’un mariage entre ce neveu, dont le père et la mère sont morts depuis longtemps, et sa