Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lorsque Mme Bernard s’était présentée pour louer dans la maison, elle était vêtue de noir, avait l’air souffrant et malheureux ; de plus, elle paraissait dans un état de grossesse assez avancé.

Tout cela avait effrayé l’honorable concierge du no 13. Égoïste comme presque toutes les vieilles gens, elle avait craint que cette femme ne lui occasionnât, à un moment donné, quelque dérangement, soit à cause d’elle, soit à cause de son enfant, et elle avait hésité à l’accepter pour locataire ; mais le curé de la paroisse Saint-Denis était venu lui recommander l’étrangère ; il avait affirmé que Mme Bernard était une jeune veuve digne de tout respect, de plus, orpheline, et Mme Bernier avait alors disposé de son logement en sa faveur.

Elle n’avait pas eu, d’ailleurs, à s’en plaindre. Sa nouvelle locataire était douce et bonne, ne sortait que rarement et ne recevait jamais personne.

Au moment où nous commençons ce récit, elle venait de mettre au monde, cinq ou six jours auparavant, une charmante petite fille qu’elle nourrissait elle-même, et elle était soignée par une digne sœur de charité que le brave prêtre, son protecteur, lui avait envoyée.

Quant au dernier étage de la maison, étage