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soit parce qu’ils savaient que leur ami devait les comprendre à demi mot et qu’ils craignaient de réveiller en lui des souvenirs trop douloureux en prononçant certains noms, en s’arrêtant longuement sur certains faits ; soit parce qu’ils ne voulaient pas que, dans ce cas où leurs lettres seraient égarées, le secret auquel ils faisaient allusion fut découvert par quelque indiscret.

« Reviens chez toi, disait l’un ; laisse à son triste sort l’ingrate qui t’a abandonné, qui a déserté le devoir ; ne risque pas l’honneur de ton nom dans un scandale public. »

« Prends garde, écrivait un autre, cet homme est violent, rusé, il ne l’a que trop prouvé ; ce n’est pas à ton âge qu’on doit chercher à se faire justice soi-même. »

Dans d’autres lettres, on conseillait le pardon, l’indulgence, l’oubli.

Tout cela dénonçait clairement qu’il s’agissait d’une femme qui s’était enfuie et d’un homme trahi. Quelle était cette infidèle ? La femme ou la maîtresse de M. Rumigny ?

Et ce Rumigny, où vivait-il avant de venir poursuivre à Paris cet homme « violent et rusé » dont il avait tout à craindre ?

Quel était cet homme sous le couteau duquel était tombé le vieillard ? L’amant de cette femme,