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nure assez grotesque ; ce qui ne m’empêcha pas de remarquer en lui cet esprit de douceur et d’aménité qui est le fond du caractère indien, quoique disent les écrivains anglais.

Malgré tout ce que l’hospitalité de sir Grey avait d’agréable pour nous, nous dûmes cependant songer à nous arracher à ses douceurs. Canon n’était pas sans inquiétude sur le sort du Raimbow, dont le capitaine pouvait bien s’être lassé de nous attendre. Nous nous décidâmes donc à retourner en droite ligne à Trinquemale.

Je n’ai pu oublier la date de notre départ de Candy, car ce fut justement le 1er avril, qui est le premier jour de l’année indienne. La veille, les sons éclatants des gongs nous avaient annoncé les préparatifs de la Varouchi-parapou, fête par laquelle les indigènes célèbrent la renaissance de l’année qui est en même temps la Dapournoum ou fête des morts.

Nous partîmes le jour même de ces fêtes, ce qui fit que, jusqu’à la porte de la ville, nous ne rencontrâmes que des prêtres et des fidèles se rendant aux pagodes.

Le soir de notre départ, nous vînmes coucher à Nélandée, où nos hommes, à leur passage, lorsqu’ils étaient venus nous attendre à Candy, avaient trouvé un fort bon gîte.

Nélandée, qui était jadis une ville importante, n’est plus aujourd’hui qu’un point stratégique occupé militairement par les Anglais, dont les canons défendent rentrée des gorges du Doombera.