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Bohadoor, sous la conduite d’un vieux chasseur indien fort renommé dans l’île pour connaître les bons endroits.

Toute la plantation était dans la joie de nous voir partir pour cette expédition. Les éléphants que nous allions chasser détruisant chaque nuit les travaux d’endiguement destinés à maintenir les eaux d’un étang qui approvisionnait les rizières, les travailleurs espéraient que nous allions d’abord en tuer un grand nombre, et ensuite dégoûter à tout jamais du bain les survivants.

Notre hôte nous avait fait préparer des chevaux, grâce auxquels nous fûmes rendus sans fatigue sur le champ de bataille avant le lever du soleil.

L’étang, sur les rives duquel nous devions rencontrer les éléphants, n’avait pas moins de deux lieues de tour. Du côté des prairies et des rizières, Sonda Bohadoor avait fait élever une digue d’une dizaine de pieds de hauteur, fermée par des écluses qui lui permettaient d’avoir, à son gré, cette richesse si précieuse dans les régions tropicales : de l’eau pour ses plantations. En outre, afin que les eaux ne se répandissent pas dans la forêt et dans les jungles, il avait fait entourer le lac de levées en terre de cinq à six pieds. C’étaient ces levées, qu’en maints endroits, détruisaient les éléphants pour venir se baigner.

Nous suivîmes la digue jusqu’à l’extrémité qui s’appuyait sur la forêt. Mais, arrivés là, le chemin devenant des plus difficiles, nous fûmes obligés de