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rencontrâmes les vestiges d’un gigantesque escalier qui, suivant la tradition, commençait jadis au pied de l’Hamaled pour ne s’arrêter qu’à son sommet.

Malheureusement pour le bouddhiste, que nous fûmes souvent obligés de hisser après l’avoir élingué comme un colis, les marches disparaissaient souvent.

Les places où elles étaient en bon état nous les montraient creusées dans un schiste ardoise, fort dur et rougeâtre, et dans des roches primitives dont les blocs, en se détachant, avaient détruit en grande partie ce travail prodigieux. Là où ces marches manquaient, elles étaient remplacées par des chaînes de fer et par des cordes dont il fallait s’aider pour se rendre d’une plate-forme sur une autre. L’ascension rentrait alors dans les exercices ordinaires de notre métier. Canon et moi nous nous en tirâmes donc à notre honneur. Laissant sur les plateaux inférieurs ceux de nos hommes auxquels le courage manquait, nous eûmes bientôt escaladé les dernières roches.

Notre ascension avait duré plus de sept heures, depuis notre départ des limites de la forêt.

Je n’ose essayer de vous dépeindre l’impression profonde d’admiration qui s’empara de moi quand, ayant gravi les dernières roches et ayant fait quelques pas sur le plateau supérieur, je me retournai pour jeter les yeux sur les horizons qui s’étendaient devant ma vue.