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pesanteur de sa masse peut l’entraîner facilement au fond d’un précipice, l’éléphant ne gravit jamais une montagne en droite ligne ; on le voit décrire des zig-zags jusqu’à ce qu’il soit arrivé sur une plate-forme. S’il doit passer un pont ou traverser un terrain marécageux, il sonde d’abord d’un pied la solidité de sa route, et ne s’y engage que lorsqu’il la croit sans danger. S’il a des doutes, il fait un détour. Pendant les grandes chaleurs, il arrive parfois que certaines rivières sont desséchées ; il sait parfaitement alors creuser, dans la vase, des puits de quatre à cinq pieds de profondeur pour trouver de l’eau. Ses yeux, si petits relativement à la masse de son corps, sont des plus perçants, et sa trompe, où les sens de l’odorat et du toucher sont d’une délicatesse extrême, l’aide doublement à éviter les dangers qu’il n’a pu apercevoir.

Ces détails du colon aiguillonnaient encore les désirs de sir John, mais notre itinéraire ne nous permettait pas de nous arrêter plus longtemps chez Walter.

Le lendemain, après une nuit fort tranquille, nous fîmes nos adieux à notre hôte et à ses éléphants, et nous laissâmes derrière nous l’habitation pour nous diriger, en compagnie du prêtre bouddhiste qui nous avait offert d’être notre guide, vers le pic d’Adam.

Nous n’avions pu nous procurer des chevaux. Ainsi que je l’ai dit plus haut, ils sont très-rares à Ceylan et ne s’y acclimatent que difficilement ; aussi