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voire et de nacre de perle, mais toujours peintes de mille couleurs.

La galerie qui traversait le jardin de la maison de notre hôte, pour relier son appartement à celui de sa femme, était fermée par des stores de rotin ne laissant pénétrer à l’intérieur qu’un demi-jour des plus agréables. Elle se composait d’une douzaine de petits portiques découpés, soutenus par de sveltes colonnes posées sur des piédestaux de marbre noir et sans chapiteaux. Ceux-ci étaient remplacés par des consoles percées à jour, faisant fonction de liens assemblés, l’un dans l’entait, vers l’intérieur de la galerie, l’autre dans ce même entait, dépassant d’un pied à peu près sa colonne et soutenant la toiture. Cette toiture, comme celle de la maison, était faite de tuiles plates et carrées, dont les côtés latéraux, relevés, étaient recouverts par d’autres tuiles demi-cylindriques renversées, rouges, bleues ouvertes, qui prenaient sous les rayons du soleil les plus vifs éclats.

Les nattes qui couvraient le sol laissaient çà et là apercevoir des carreaux noirs et blancs vernissés et fort peu commodes pour nos chaussures, mais fort bien appropriés aux besoins de ces maisons humides et un peu ouvertes à tous les vents.

Quant aux meubles, presque tous étaient de bambous et de rotins et affectaient des formes charmantes. Tables, sièges, lits, paravents, tout cela était d’une légèreté inouïe. Il eût vraiment été dangereux de laisser les fenêtres ouvertes par un grand vent, c’était à craindre que tout s’envolât.