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ment. Entouré d’un mur, il figure à peu près un carré qui au nord dévie de la ligne droite, et ce mur d’enceinte n’a pas plus de cinq ou six milles de développement. Une muraille très-haute et massive, allant de l’est à l’ouest, le divise en deux parties. Au nord, s’étend la ville vieille ou tartare, au sud la ville nouvelle ou chinoise.

C’est dans ce quartier de Canton que me semblait devoir nous conduire la porte Chuhlun, vers laquelle nous nous dirigions.

Fo-hop s’avança le premier. Comme aucun obstacle ne parut s’élever à notre passage, nous le suivîmes pour nous engouffrer sous une longue voûte qui passait sous le rempart. Il me parut avoir vingt-cinq ou trente pieds d’épaisseur.

À peine avions-nous revu le jour que je m’aperçus que nous n’étions pas le moins du monde dans la ville ; mais bien, tout simplement, dans le faubourg qui s’étend de la muraille extérieure jusqu’au bord du fleuve. Il nous fallut suivre les fortifications jusque par le travers de Dutch-Folly, pour trouver la porte Tsinghae, une des plus importantes ouvertures du sud du Canton chinois.

Nous étions là dans le plus affreux quartier des faubourgs. De malheureuses cabanes s’étendaient jusque sur le bord de l’eau ; des ruelles étroites, malsaines, non pavées, où grouillaient ensemble, chiens, porcs et enfants, descendaient vers le fleuve en enveloppant dans leurs replis tortueux toute une popu-