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laisser échapper cette bonne occasion de satisfaire ma curiosité.

Lorsque sir John vit que j’étais bien décidé à ne pas me laisser convaincre par ses raisonnements, il finit par où il aurait pu commencer, c’est-à-dire par m’offrir de m’accompagner.

Seulement, ce n’était pas chose facile qu’une excursion hors du faubourg de l’ouest. Avec la déplorable manie qu’ont les Chinois de fermer, par de lourdes portes, les extrémités de chacune de leurs rues dès le coucher du soleil, nous devions nous attendre à ne pas rentrer facilement dans la factorerie.

Des deux MM. Lauters, l’aîné surtout paraissait fort inquiet de la tournure que prenaient les événements. Je compris toutes ses craintes lorsque Canon m’apprit que, malgré toute la sévérité de la défense chinoise, il avait introduit chez lui sa jeune femme. Il avait été décidé que, le lendemain, nous emmènerions madame Lauters avec nous pour la mettre en sûreté à Macao ou à Hong-Kong.

Sir John expédia à un mandarin de ses amis son domestique, qui revint avec un laissez-passer qui nous autorisait à visiter la ville chinoise. Nous envoyâmes alors notre embarcation à la pointe du fort French-Folly. Là, elle devait remonter le petit bras du fleuve qui longe la muraille est, pour venir nous attendre à la porte Chingtung. De cette manière, si nous ne pouvions traverser la ville pour venir aux