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magnifique queue de cheveux, coquettement terminée par une tresse de soie et tombant jusqu’aux jarrets, un teint que je n’avais vu jusqu’alors qu’aux bonshommes de pain d’épice de ma ville natale, un éventail à la ceinture, une plaque brodée sur la poitrine, et, sur le chapeau, surmontant tout ce grotesque édifice d’architecture éclectique, ainsi qu’un dôme sur une mosquée, une petite boule rouge au milieu d’une houppe de soie de même couleur, qui me disait que j’avais devant moi un kouan ou mandarin de troisième classe.

Je m’inclinai respectueusement en lui tendant la lettre de mon capitaine.

Il n’avait pas décacheté le pli, qu’il m’offrait un siège, une tasse de thé et une lilliputienne pipe en cuivre pareille à celle qu’il fumait à mon arrivée.

Le commandant du contrebandier d’opium était, à ce qu’il paraît, au mieux avec lui.

Je pris place sur une chaise en rotins où je me trouvai fort mal, je goûtai une espèce de légère décoction jaune qui n’était pas sucrée, et je bourrai le petit fourneau de la pipe de cuivre d’un tabac haché menu, couleur paille, d’un goût fade et des plus désagréables.

Je faisais là un assez triste apprentissage des us et coutumes du Céleste-Empire.

Lorsqu’il eut pris connaissance entière du pli, le kouan, directeur du chop-house, — traduisez toujours, maison où l’on délivre le permis de passage et