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Le bâtiment venait sur bâbord ; à son avant se dessinait sur la rive droite du fleuve une petite maison rouge de la plus chinoise tournure.

— Faites armer la baleinière pour porter ce pli à un personnage habillé de jaune que vous trouverez dans cette maison, me dit-il en me la désignant du doigt. C’est le chop-house.

— Comment le chop-house ! repris-je en riant : un restaurant où l’on trouve des côtelettes ?

Canon partit d’un éclat de rire.

Évidemment je venais de dire une grosse bêtise.

— Mon cher ami, reprit-il, vous êtes devenu d’une jolie force en anglais, je vous en fais mon sincère compliment ; mais si, sur les rives de la Tamise, chop-house veut dire restaurant où l’on trouve des côtelettes, en anglo-chinois, cela se traduit par petite maison rouge où l’on trouve un gros homme jaune auquel on remet un grand pli blanc, et qui vous rend en échange un chop ou permis de passage avec un large cachet vert.

Franchement, je pouvais bien ignorer cela.

Pendant l’explication du commandant, la yole avait été amenée et armée.

Après avoir reçu ses instructions, qui ne me recommandaient qu’une chose assez facile : de me taire et de ne donner que le moins d’explications possible, je me laissai glisser par une des échelles de l’arrière.

Le Fire-Fly mit en travers afin de m’attendre.