Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

daim fort convenablement apprêté par les soins du bawurchee de la ferme.

Le bawurchee est le cuisinier de toute bonne maison indienne.

Un karik un peu trop pimenté peut-être pour mon palais européen, suivit ce premier plat de résistance, puis nous terminâmes par un dessert composé des fruits les plus délicats de l’île : bananes, goyaves, mangoustans et mangles.

Notre hôte avait, en notre honneur, déterré d’une vieille armoire une bouteille d’un assez bon sherry, Canon avait fait apporter un flacon de rhum. Le cigare aux lèvres, nous en fûmes bientôt à ce charmant instant du repas, qui fait trouver tout pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pendant que je classais dans ma mémoire les événements qui avaient eu lieu depuis notre départ de Trinquemale, afin de pouvoir les raconter quelque jour, le commandant du Fire-Fly interrogeait Walter sur les productions du pays, sur les revenus de sa ferme, et, surtout, sur les chasses qu’on pouvait trouver aux alentours.

Si, sur ce dernier sujet, Walter nous donna les renseignements les plus satisfaisants, les deux premières questions de sir John n’obtinrent que d’assez tristes réponses. Le fermier lui expliqua que ce qui manquait surtout à Ceylan, c’était une population agricole, intelligente et laborieuse.

— Les jungles, lui dit-il, dont l’envahissement semble la suite inévitable des ravages des épidé-