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Hélas ! la colonie portugaise est bien loin de sa splendeur d’autrefois. Je fus tout surpris du silence qui régnait sur ce large quai s’étendant tout le long du rivage. Les grilles de presque toutes les maisons étaient fermées ; les seuls personnages qui animaient un peu la solitude étaient une demi-douzaine de soldats portugais grotesquement accoutrés, qui, sur les bancs de pierre du poste du fort San-Pedro, dormaient ou fumaient.

Nous passâmes devant eux sans qu’ils daignassent faire attention à nous. Laissant à gauche alors le quartier chinois, nous montâmes droit devant nous une rue escarpée qui nous conduisit en face d’un grand bâtiment d’aspect sombre et triste, que mon compagnon m’apprit être le collège royal de Saint-Joseph.

Je plains fort, pour ma part, les élèves que les jésuites retiennent entre ces grands murs qui ont bien l’air d’être ceux d’une prison ou d’un couvent.

Du reste, les couvents ne manquent pas à Macao.

Dans notre promenade de quelques heures, j’en comptai une demi-douzaine dont le plus important

    et seulement avec des embarcations du pays, a été une des principales causes de la décadence de la colonie portugaise. À Vittoria, l’heureuse rivale de Macao, les navires sont, au contraire, et parfaitement à l’abri et très-près du rivage. Aussi le premier comptoir européen sur les côtes de la Chine ne se compose-t-il plus que de maisons de second ordre, tandis qu’à Hong-Kong sont venus s’établir tous les riches négociants portugais et anglais.