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l’eut-il aperçu, qu’il nous fit signe de baisser la tête en dessous des lisses.

— Regardez bien au milieu des branches, nous dit-il.

Nous nous baissâmes jusqu’à un sabord. Lorsque l’arbre fut par le travers, nous pûmes parfaitement distinguer, entre ses branches une tête dont les grands yeux blancs examinaient attentivement le Fire-Fly.

— Imbéciles que nous sommes ! murmura le contrebandier à voix basse ; nous n’avons pas deviné que cette épave venait un peu trop vite pour n’être portée que par le courant. En voilà encore deux ou trois autres au large. C’est une patrouille de reconnaissance ! Les gredins ne tarderont pas à venir. Je crois que nous allons passer un bon moment. Chacun est à son poste, Spilt ?

— Oui, commandant, répondit le maître d’équipage. Je viens, par les ordres du second, de faire garnir les filets partout.

— Parfait ! Quand ils voudront maintenant.

Morton nous rejoignit en se frottant les mains. Il venait de donner un dernier coup-d’œil aux préparatifs de défense, et était enchanté du bon tour qu’il allait jouer aux pirates malais, qui s’attendaient bien à nous trouver tous endormis.

— Allons prendre une tasse de thé, messieurs, dit Canon ; Spilt va veiller, il nous préviendra.

Nous descendîmes dans la chambre comme si nous étions dans la position la plus naturelle du