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— Ah ! je comprends, — et je me mis à éclater de rire aux hésitations pudibondes de mon gros commandant, — des vases que, vous, vous ne nommez pas.

— C’est cela même !

— Et ?

— Ce bon capitaine arriva donc à Batavia et nous fit part, tout joyeux qu’il était de sa trouvaille, de son intention de se débarrasser de sa cargaison en faveur des Chinois. — C’était la première fois qu’il allait en Chine. — Nous lui fîmes observer que les habitants du Céleste-Empire avaient, en fait de porcelaines de toutes les formes, de quoi satisfaire les gens les plus difficiles et qu’il pourrait bien faire fiasco en arrivant à Canton. Vous comprenez quel fut son désespoir. Il avait parbleu bien dépensé à ses achats la plus grande partie de ses économies. Nous fûmes un jour à son bord, où il fit ouvrir une demi-douzaine de grandes caisses devant nous. C’était superbe ! Il y avait de quoi meubler là tous les hôtels de Calcutta. Il y avait des cuvettes de toutes les couleurs, bleues, vertes, rouges, dorées ; des pots à eau affectant les plus gracieuses formes, avec des oiseaux et des serpents pour anses, des peintures fines sur les côtés, et puis enfin de ces objets que vous savez, mais splendides, dorés, moulés.

— De véritables objets d’art, en un mot !

— Absolument ! Nous cherchâmes tous, — car c’était en plein cercle qu’il était venu nous raconter