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entier, sont alors abandonnés. Calcutta change d’aspect. Le quartier anglais est triste et désert ; la ville redevient vraiment indienne. La société aristocratique s’est éloignée ; il n’y reste plus que les officiers qui, dès la chute du soleil, se réfugient dans les bouges de Casi-Goula et dans les petites maisons de Misseri-Gange.

Voilà deux fois que ces noms viennent sous ma plume. Il faut cependant que je dise ce que sont ces quartiers, quoique vous l’ayez bien un peu deviné.

Le premier est, en moins bien, un lieu à peu près semblable à celui que nous avons visité ensemble à Tanjore. Ses rues tortueuses serpentent à l’entrée du Peltah et présentent toute la nuit le coup-d’œil le plus pittoresque. Le second est le Breda-Street de Calcutta, et étend ses petits hôtels mystérieux à l’est du Chouringhy. C’est encore une ville d’un aspect tout particulier. Dans de longues et larges rues tirées au cordeau et sablées, s’élèvent de légères et gracieuses constructions entourées de jardins, fort éloignées les unes des autres, et ressemblant souvent, à s’y méprendre, à ces petites maisons de campagne dans le goût rustique, dont sont couverts les environs de Paris.

C’est surtout dans ce quartier que demeurent les métis anglais et ces femmes auxquelles le mélange du sang anglais et du sang indien donne des physionomies si charmantes et si bizarres. Les mœurs et