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du Hougli, la ville, dis-je, est bien loin d’être aussi grande et aussi peuplée que se plaisent à le raconter les voyageurs. Le quartier européen, qui se groupe autour de l’hôtel du gouvernement, est véritablement une ville de palais. Ce sont d’immenses maisons construites à l’italienne, ornées de portiques, de colonnades, de terrasses, et formant de larges rues où les arbres, par exemple, pourraient être plus nombreux. On rencontre à chaque carrefour des squares, servant beaucoup plus pendant la journée à la promenade des hérons et des cigognes qui, juchés sur leurs longues pattes, vous regardent passer avec, leurs gros yeux stupides, qu’à celle des enfants anglais.

Vient ensuite, en continuant la rive du fleuve, la ville noire, le Peltah. L’aspect en est bien différent.

Je retrouvai là les ruelles infectes, les rues sinueuses continuellement traversées par des troupeaux, les populations misérables, les cases de bambous, toute cette apparence de misère, de malpropreté et d’abrutissement des cités indiennes ; apparence que rend d’autant plus sensible et désagréable à Calcutta le contraste subit de ces deux villes, qui, ainsi qu’à Pondichéry et à Madras, ne sont pas séparées, par un canal comme dans la première, ou par une plaine comme dans la seconde.

Par moments, aussi bien dans le Chouringhy, — c’est ainsi que les Hindous nomment le quartier anglais — que dans le Peltah, vous trouvez, voisine