tant ouvert mais renversé, moi connais, bon, bon, Sahib !
— Je pris le chiffon qui devait être un certificat, et me mis à le lire, tout en regardant de temps en temps le Bengali, qui semblait enchanté de ce que je devais apprendre à son sujet.
Je parvins non sans peine à déchiffrer ce qui suil :
« Je soussigné, Louis Vermont, lieutenant de l’Élise, de Bordeaux, certifie que le nommé Djamétra, patron de bateau sur la rade de Calcutta, est un infâme gredin, bon à pendre, paresseux, menteur, voleur, qu’il a failli me noyer vingt fois. En foi de quoi je lui ai délivré le présent bon de cent coups de bambous, payable par le premier officier français qu’il rencontrera. »
— Bon, bon ! good ! uch’ha, uch’ha ! répétait-il, pendant que je lui rendais sa singulière lettre de recommandation en me demandant si je ne devais pas faire honneur à la signature d’un compatriote.
Mais je pensai que le pauvre diable était peut-être le jouet d’une assez mauvaise plaisanterie ; je me contentai donc de lui tourner les talons en lui rendant son certificat, et en me servant de son langage polyglotte pour lui faire comprendre qu’il était loin d’être uch’ha, uch’ha.
— No good, no good ! Djamétra, disait-il tristement en retournant dans tous les sens son chiffon qu’il croyait renfermer de si gracieuses choses à son égard, et il se laissa glisser le long des haubans pour