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ment du jour. Le Raimbow, bercé par les flots d’azur du golfe du Bengale, ne faisait pas un mille à l’heure ; les risées de la brise suffisaient à peine à le maintetenir assez loin de la côte. Les ancres étaient au mouillage ; les cris monotones des sondeurs placés tribord et bâbord dans les porte-haubans, et annonçant le fond, de quart-d’heure en quart-d’heure, étaient les seuls signes d’existence à bord.

Tout à coup Canon m’appela pour me faire examiner le ciel dans le nord-est. Les nuages, chassés par les vents du sud-ouest, s’y étaient amoncelés. Ils avaient évidemment rencontré, dans cette partie, des brises qui les avaient arrêtés, et qui les refoulaient vers l’ouest.

Il fit une grimace des plus significatives et vint s’appuyer contre le garde-corps de la dunette. Davis donna presque aussitôt l’ordre de serrer les tentes.

Au bout d’un instant, le pont était dégagé et les tentes descendues dans l’entrepont.

Wilson, que la manœuvre avait éveillé, monta sur la dunette. Lui aussi, après avoir regardé l’horizon, fit la même grimace que le commandant du Fire-Fly.

Évidemment, cet aspect du ciel ne présageait rien de bon. La mer était devenue clapoteuse ; la brise commençait à s’élever du nord-est, tandis que de gros nuages chargés d’électricité continuaient au-dessus de nos têtes leur course dans cette direction.

L’équipage, comprenant que quelque chose d’é-