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min jusqu’à moi, en renversant ceux qui avaient voulu s’opposer à son passage.

Nous nous élancions hors de la tente, lorsque le houkabadar apparut tout à coup.

Avec la rapidité d’un tigre il avait rejoint le Malabar. Que s’était-il passé ? Il rapportait dans ses bras Goolab-Soohbee toujours évanouie, les cheveux en désordre, les vêtements déchirés et souillés du sang qui coulait d’une large blessure qu’il avait reçue à l’épaule.

Sir John prit la jeune femme dans ses bras, et, la posant doucement à terre, s’agenouilla en se penchant sur elle.

Mon revolver, dont plusieurs coups encore étaient chargés, tenait en respect les thugs, qui s’étaient retirés aux extrémités de la tente.

Le houkabadar et moi nous suivions leurs mouvements, attendant leur attaque ; mais ils se comptèrent, et, comprenant qu’ils n’auraient pas maintenant bon marché de nous trois, ils disparurent brusquement en se glissant sous la toile de la tente, et en abandonnant cinq cadavres sur le lieu de la lutte.

Nous entendîmes leurs pas se perdre dans les fourrés.

Nous n’avions pas à craindre d’être attaqués de nouveau ; jamais les thugs ne font deux tentatives sur les mêmes victimes. Nous étions vainqueurs ; mais à quel prix !