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— Parfaitement. N’en feriez-vous pas autant ?

— Je ne sais ! Là n’est pas la question. Seulement j’ai bien peur que nous n’arrivions pas à Pondichéry assez à temps pour rejoindre le Raimbow.

— Nous nous en irons par terre jusqu’à Calcutta, voilà tout ! Mais je ne reculerai pas devant cette face cuivrée qui veut me disputer ma belle.

— Allons ! tout est pour le mieux, alors ; disposez de moi. Après tout, je ne suis pas fâché d’être votre second dans la partie que nous allons jouer. Où avez-vous donné rendez-vous à la bayadère ?

— Le houkabadar qui l’a accompagnée viendra ce soir prendre mes ordres. Je puis avoir, m’a-t-elle dit, entière confiance en cet homme qui lui est tout dévoué et qui nous accompagnera.

Nous sortions des enceintes de la pagode, lorsque Canon me disait ces dernières paroles. Notre saïc en nous apercevant accourut au devant de nous avec nos chevaux. Nous sautâmes en selle et, vingt minutes après, sans avoir échangé deux phrases, nous étions de retour à l’hôtel. Sir John donna l’ordre de faire venir immédiatement le maître.

L’Israélite fut bientôt près de nous.

— Il nous faut, lui dit Canon, pour ce soir même, trois palanquins de voyage avec six jeux de porteurs. Vous veillerez vous-même à ce que rien ne manque à leur emménagement. Assurez-vous bien des bahîs : qu’autant que possible ils ne soient pas Malabars. Nous les garderons assez longtemps. Allez, que tout