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moment même, un complot, où peut-être sa vie était en jeu, se tramait contre lui.

Je connaissais assez mon compagnon pour savoir que toute confidence ou toute observation à l’égard du péril qui le menaçait serait de ma part parfaitement inutile. Je me promis donc de veiller seul sur ses dangereuses amours.

Le sacrifice terminé, du moins en ce qu’il pouvait nous offrir d’intéressant, nous nous dirigeâmes vers la porte de la pagode, par les sombres couloirs de laquelle Goolab-Soohbee, « nourrie dans le sérail et en connaissant les détours », avait disparu.

Je marchais derrière sir John qui, pressé de se rendre à son rendez-vous, bousculait un peu les fidèles, quand, au moment de franchir le seuil du temple, je reconnus de nouveau, derrière un pilier, nous suivant toujours du regard, le Malabar qui cette fois m’aperçut et se cacha bien vite derrière la foule.

Grâce aux solides poignets de mon ami, nous sortîmes promptement du temple. Laissant la foule se diriger vers les portes des enceintes, nous tournâmes à gauche pour nous rendre derrière la pagode à l’endroit du rendez-vous.

Après avoir suivi pendant une centaine de pas le mur latéral, nous aperçûmes en face de nous un palanquin soigneusement fermé, autour duquel étaient couchés des bahîs. Ce ne pouvait être que celui de la bayadère.