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bijoux autour desquels se couchaient les bahîs[1] fatigués.

Le saïc[2] qui nous avait accompagnés nous apprit que toute cette foule venait là pour la beero-pooja en l’honneur de Wischnou.

Les beero-pooja sont les fêtes accompagnées d’offrandes. Celles qui ordonnent des jeûnes et des abstinences se nomment oupo-pooja.

Nous fûmes bientôt entourés de la partie la plus déguenillée de la foule. Heureusement nous nous étions munis de cauris[3] et de sapeks. Grâce à une distribution généreuse dans toutes ces mains décharnées qui se tendaient vers nous, nous fûmes bientôt débarrassés des mendiants.

J’allais mettre pied à terre et je venais de jeter au saïc la bride de mon cheval, lorsque je m’aperçus qu’un Indien, que je reconnus pour un des houkabadars de la maison où nous avions passé la soirée la veille, se glissait au milieu de la foule et cherchait à s’approcher de sir John.

Il parvint à le joindre et se mit à lui parler avec volubilité et animation.

Le commandant du Fire-Fly s’était penché sur sa selle. Avec des sourires de satisfaction, que je devinais plutôt que je ne les voyais, il écoutait très-

  1. Porteurs de palanquins.
  2. Domestique qui a pour fonctions de courir auprès du cheval.
  3. Coquillages qui se tirent des Maldives et qui, dans le sud de l’Inde, servent de monnaie à la classe pauvre.